Un workshop proposé par Amandine Orban
Chaque lieu est un monde en soi. Mais comment, en tant que conteureuse, ne pas occuper un territoire et prendre le lieu pour simple décor à notre histoire ? Peut-on chercher à habiter un lieu et à se laisser habiter par lui ? Peut-on sentir comment ce lieu nous bouge ? Comment il touche notre présence, notre parole, le public et nos imaginaires ?
Peut-être d’abord se demander : quel est ce lieu en moi depuis lequel je raconte ?
Puis, entrer dans le lieu comme on le fait chez un.e inconnu.e qui nous accueille : avec considération. Quel est l’état d’esprit de ce lieu, son humeur, ses rythmes, ses profondeurs ? Qui y fait trace ? Qui l’habite ? Imperceptiblement alors, s’accorder à ce lieu, à ses existants, dans l’instant. Se considérer mutuellement… Puis laisser surgir un écho.
Laisser les images se lever. Laisser que « ça raconte ». Ecouter ce que cela fait. Ecouter la réponse du lieu.
Il y ces fois-là, pleines de grâces, où un lieu éclaire un récit de façon inattendue. Il y a ces fois-là, pleines de mystères, où un récit dilate le temps et soutient l’expérience commune d’un lieu. On ne peut pas commander la grâce, mais on peut affiner notre attention…
Ces 2 jours d’explorations s’appuieront sur des propositions perceptives et de mouvements, des explorations vocales, de la parole improvisée et des expérimentations à partir de vos répertoires d’histoires, en intérieur et en extérieur, dans divers lieux
autour de la Maison du Conte.
Qui je suis ?
Je raconte parce que c’est ce que j’ai trouvé de mieux pour être au monde, pour donner de l’importance à un tas de choses inutiles mais essentielles, et parce que c’est ce qui me permet de me décaler de moi-même pour aller à la rencontre de l’autre et de l’imprévu.
Je raconte des contes de tradition orale et des récits que j’écris. Je convoque les absent.e.s, le vent, la terre et les rochers. Je guette l’insolence du trickster, la délicatesse des brodeuses, la voix résonnante du bouvier.
Après une initiation à la Maison du conte de Bruxelles, mon parcours de conteuse m’a amenée à me former auprès de Myriam Mallié, Michel Hindenoch, Abbi Patrix (Labo, Maison du conte de Chevilly-Larue), Myriam Pellicane et Didier Kowarsky.
Depuis plusieurs années, je reviens sans cesse à ces questions : qu’est-ce que les lieux, les milieux où je suis, font à ma présence, à ma pratique ? Qu’est-ce que ma présence fait à ces lieux ? Elle s’est déclinée à travers plusieurs propositions et gestes artistiques depuis lors : marche-résidence avec le Château Coquelle (Dunkerque, -19) ; Bourse de recherche artistique « Revenir sur terre, quels sont ces lieux d’où je parle ? » (FWB) en - 20 ; Workshop « Ces lieux qui nous habitent » (-18-22 Fest. de Baden, Fest. de Brest et à la Maison du conte de Chevilly-Larue, Fr.), « Mues » processus d’art en commun dans des lieux (semi-)clos avec Fré Werbrouck (-21-22), spectacle « Cavités » (-22 avec l’accompagnement artistique de Didier Kowarsky) dont une version jouée en grotte ; résidences en forêt « S’enforester » avec Elodie Paternostre, Fré Werbrouck et Marie Vander Elst (-23-24) ; balade contée – guidée en forêt ; installation-performance « La conspiration du souffle » et ateliers exploratoires dans le cadre du cycle « Attentions au vivant » avec le collectif Sève (2024-2025).
Parce que ces questions sont pour moi très reliées au sensible et à nos corps, je me forme depuis 2022 à la pratique vocale du Roy Hart avec entre autres Christiane Hommelsheim et Walli Hoefinger, et depuis 2024 à la pratique écosomatique du Body- Mind Centering au sein du cycle « Matières » avec Anne Expert.
Dates : 26 et 27 avril 2025 de 9H30 à 17H00
Nombre de participant.e.s : max 12 personnes
Public : ce workshop s’adresse à des personnes ayant une pratique de l’oralité et que ces questions animent.
Prévoir : des vêtements adaptés au climat du jour et quelques histoires « réchauffées » sous le coude.
Tarif : 95 €
Inscription : uniquement par mail à maisonduconte.namur@gmail.com